Si, comme le professait Hara-Kiri, «un bon dessin, c’est un coup de poing dans la gueule», Willem est l’un des maîtres en la matière. Partant du principe qu’une planche de portraits en dira plus sur le monde comme il va qu’une dissertation amère, Willem rassemble sur de grandes pages thématiques – autour d’un personnage, d’une région ou d’un phénomène, des scènes glissant d’une époque à l’autre. Ainsi, en quelques cases, on passe de la presse allemande des années 1930, aux reportages à oeillères de Fox-news et Al-Jazeera sur la guerre en Irak, pour aboutir au spectacle servile des carrioles de journalistes quémandant une interview du président Sarkozy paradant à cheval en Camargue. Quasiment sans parole, reposant sur la force visuelle des images et du dessin pour toute narration, le trait de Willem en dit définitivement plus qu’un long discours. WILLEM, d’origine néerlandaise, installé en France depuis 1967, est une figure de proue du dessin indé depuis les années 1960. Il dessine tous les jours dans Libération depuis 1981, et toutes les semaines dans Charlie Hebdo depuis sa création. Son oeuvre, radicalement satirique et violente, fait l’unanimité chez les passionnés de graphisme. Chose remarquable, les éditeurs de Willem ont pris l’habitude de ne pas corriger ses textes, où l’accent caractéristique de l’auteur résonne en français dans une syntaxe parfo
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